Annexe 4 : NON à cette nouvelle vague de maltraitances à l’égard des familles de harkis !

Madame la Première ministre,

Le contenu de l’annexe 4 du rapport d’activité 2022 de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis (CNIH) continue de secouer en grande partie la communauté harki.

Je sais que vous avez reçu de nombreux courriers concernant ce sujet. Dans ces lettres, mes camarades de destin vous ont raconté brièvement les tragiques trajectoires vécues par eux et leurs familles tout en vous demandant de supprimer l’annexe 4. Je suis leurs pas. Voici une partie de l’histoire de ma famille, victime de la guerre d’Algérie qui leur a pris l’essentiel : un pays, la santé, des vies et bien plus encore.

Je suis née en 1961, à Bezzit, en Kabylie. Ma famille était productrice d’huile d’olive. Pour des raisons liées à la violence de la guerre, mon père se retrouve enrôlé dans l’armée française alors qu’il n’avait pas besoin d’argent. Lorsque l’indépendance de l’Algérie est proclamée, mes parents et leurs jeunes enfants quittent leur pays pour échapper aux persécutions dont sont victimes les harkis et leurs familles. La traversée a été une épreuve pour ma mère qui était enceinte de quatre mois. Nous avons laissé notre maison récemment construite à mon oncle paternel. Il y a vécu en reclus, avec seulement une meute de chiens pour tenir compagnie à sa solitude. Le départ des siens vers la France l’a détruit. Les déchirures familiales dues à cette sale guerre sont courantes dans les familles de harkis. La France en est également responsable.

Arrivés en France, nous avons d’abord été mis à l’écart de la société puisqu’on s’est retrouvé enfermé dans un camp, celui de Saint-Maurice l’Ardoise où de nombreux enfants sont morts à cause des dysfonctionnements dus à la surpopulation. Après cette nouvelle épreuve, une autre nous attendait. Nous sommes partis nous installer dans le nord de la France où la précarité, le froid et l’isolement nous attendaient. C’était exactement à Wasquehal. Cela a été le début d’une autre forme de tragédie de notre famille. Mon père ne s’est jamais remis de l’abandon des harkis en 1962. En 1963, notre père a été interné durant trois ans à l’hôpital psychiatrique d’Armentières. Quant à notre mère, l’isolement l’a aussi fragilisée. Elle aussi tombe dans une profonde dépression. Nous vivions avec le minimum vital. Nous mangions rarement à notre faim. Abandonnés par la France, nous devons beaucoup aux curés et aux religieuses qui nous en pris en charge. Nous avons passé l’école maternelle et primaire dans une école catholique. Puis, nous avons été placés en foyers d’accueil durant deux années avant d’être retirés pour maltraitance. Hocine, mon frère ainé, a tout porté sur ses épaules. En 2006, il se suicide pour fuir une vie devenue insécure. J’aurais pu finir comme lui si je n’avais pas été suivi par des psychiatres et des psychologues qui m’ont remise sur pied.

Voilà l’histoire de ma famille seulement résumée. Je ne vous écris pas pour m’apitoyer sur le sort des miens mais pour vous demander de pas participer à cette nouvelle vague de maltraitances à l’égard des familles de harkis, à l’égard de ma famille ! La présence de l’annexe 4 du rapport d’activité de la CNIH est injustifiable et intolérable pour nous et prolonge inutilement nos souffrances. Fin juin, Monsieur Bockel fait réécrire le document mais il porte cruellement les stigmates de la version initiale. Seule sa suppression pourrait nous apaiser.

Je souhaite un geste fort de votre part, à l’occasion de la journée d’hommage aux harkis, le 25 septembre 2023 : faire supprimer ce texte qui n’aurait jamais dû être intégré à un rapport dédié à la «reconnaissance » et à la « réparation » des familles de harkis.

Je vous prie d’agréer, madame la Première ministre, l’expression de toute ma considération.

Houria Zaknoune

Fille de harki de Toulouse

9 réflexions sur “Annexe 4 : NON à cette nouvelle vague de maltraitances à l’égard des familles de harkis !

  1. Le problème n’est plus l’auteure de l’annexe 4 l’immigrée franco-algérienne Mme Karima Dirèche qui n’a pas sa place dans cette « Commission Harkis sans les Harkis » qu’elle a infiltrée. On sait que sa présence ne correspond pas aux critères de recrutement des membres de la Commission Harkis énoncés par le loi du 21 fevrier 2022. D’autre part, prise en défaut elle a dit qu’on pouvait retirer son texte dont elle sait qu’il est indéfendable.
    En réalité la responsabilité incombe exclusivement à l’ancien ministre M. Bockel et à son bras droit le préfet Del Grande. Ces deux personnes, hautains et méprisants envers les Harkis et leurs descendants, se prévalent du soutien d’Ajir et de son chef qui les suit dans leur parcours touristique de decouverte des anciens camps harkis dint les frais sont pris en charge par l’Etat.
    Il n’en reste pas moins que ces deux hauts fonctionnaires ont montré leur incompétence et leur incapacité. Ils ont osé commander cette étude à l’odieux contenu à Mme Diréèche qui fait la propagande de l’idéologie mensongère du FLN ce parti qui a lâchement fait torturer et assassiner des dizaines de milliers de Harkis désarmés et abandonnés ainsi que des membres de leurs familles avec le viol des femmes.
    M. Bockel et M. Del Grande qui ont commis cette forfaiture d’intégrer dans leur rapport annuel 2022 un texte dégradant pour les Harkis et leurs familles, en violation de leur mission de reconnaissance et de réparation, devraient démissionner et la Commission devrait être recomposée avec une présence paritaire des responsables et représentants qualifiés issus de la Communauté des Français Musulmans rapatriés. Ces derniers ne manquent pas comme ceux qui oeuvrent ici au sein de ce site Harkis et droit de l’homme. Il est est crucial d’agir pour cette modification de la Commission Harkis. Il y va de l’honneur des Harkis.

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  2. À Michel Dandelot
    Vous êtes dans beaucoup d’erreurs ! Les Harkis comme de nombreux algériens se sont opposés aux méthodes barbares de bandes du FLN et des nationalistes les ont rejoint car ils espéraient aussi une Algerie indépendante mais liée à la France. C’était le meilleur choix que défendait Camus mais aussi Ferhat Abbas et les oulémas. Malheureusement les sanguinaires du FLN ont imposé leur vision destructrice du pays et de son peuple.
    Que les Harkis furent désarmés et abandonnés par l’armée française ne justifie absolument pas le génocide qu’ils ont subi, tortures et massacres, en violation du cessez le feu et des Accords d’Evian que ce parti dit « révolutionnaire » avait signés avant de les trahir. Certes, la France doit assumer ses responsabilités mais celles de l’Algerie indépendante sont énormes notamment envers les civils Pieds Noirs assassinés et les dizaines de milliers de harkis massacrés. Le pouvoir algérien en place, illégitime corrompu et injuste imposé par les armes et par le sang devra le reconnaître et réparer les préjudices causés aux familles rapatriées d’Algerie.
    Basta la désinformation.

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  3. Pour moi le seul responsable des drames des harkis, des pieds-noirs, des appelés et rappelés français du contingent et aussi et surtout des peuples algérien et français c’est le COLONIALISME.
    Basta pour la déformation.

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  4. Je vous remets ci dessous mes commentaires
    Cet écrit a été fait sur le site de la LICRA selon son communiqué du 26/05/23

    Bonjour à tous et à toutes
    Merci pour votre écrit et remarque sur cette annexe 4 de Mme DIRECHE.

    Mais pourquoi n’allez vous pas plus profondément dans vos constatations en demandant purement et simplement le retrait de cette annexe 4, comme le demandent tous les harkis et leurs familles?
    Pourquoi, ne prenez vous pas à bras le corps notre cause et assurer notre défense, aux travers de ces injures notifiées sur cette annexe 4 ?

    Après plus de 61 ans, Mme Karima Dirèche se permet au sus de tous dont les membres de la commission de tenir de tels propos diffamatoires et blessants à notre égard.

    Pourquoi avoir demandé à une historienne “Franco-Algérienne” de travailler au sein de la commission ? La France n’a t-elle pas en son giron des historiens dignes de ce nom pour faire appel a une nationaliste pro-Algérie et qui n’est point impartiale car elle déverse son idéologie et cette haine sans gêne envers nous et même avec l’approbation des membres de la commission.

    Comment peut-on permettre de tels propos envers SES soi-disant “enfants de la patrie et français à part entière” ?

    La CNIH avec cette annexe 4 même réécrite s’est définitivement discréditée et disqualifiée pour parler au nom DES HARKIS et de leurs Familles.

    Nos différents courriers adressés tant à Monsieur le Président de la République, qu’à Madame BORNE tout comme à Monsieur BOCKEL restent “lettres mortes” ce qui démontre amplement la considération qu’ils ont envers nous et de notre histoire tragique et rien ne pourra panser nos plaies encore béantes et qu’ils s’amusent à faire saigner d’autant plus.

    C’est une HONTE pour la France de trainer plus de 61 ans plus tard encore cette histoire dont elle ne veut laisser trace dans les manuels d’écoles.
    C’est une HONTE pour la France de créer une énième commission qui fera comme toutes les autres qu’ouvrir nos plaies.
    C’est une HONTE pour la France “pays des droits de l’Homme” et qui fait tant d’ingérences au niveau mondiale, et pourtant ne sait résoudre SON problème après 61 ans.
    C’est une HONTE pour la France de laisser encore “SES ENFANTS” être insultés de “SALES HARKIS, SALES TRAITES, COLABOS et j’en passe d’autres injures.
    C’est une HONTE pour la France d’avoir abandonné “SES ENFANTS” dont plus de 150 000 ont été massacrés
    C’est une HONTE pour la France d’avoir jusqu’à aujourd’hui traité ses supplétifs “d’indigènes”
    C’est une HONTE pour la France de ne pouvoir faire de distinction entre SES PROPRES ENFANTS et tout ce pan de la population “dites immigrées”
    C’est une HONTE à la France d’avoir livré pieds et mains liées SES soldats qui ont été torturés. emprisonnés et dont les femmes et enfants ont été battus, violés, tués du fait du choix de leur mari ou père.
    C’est une HONTE à la FRANCE qui a commis tant avec les JUIFS qu’avec les HARKIS les mêmes erreurs
    La FRANCE “grand pays” traine encore après 61 ans son histoire inqualifiable et honteuse
    La FRANCE attend “l’extinction totale” des supplétifs pour effacer de sa mémoire cette défaite sanglante car outre les HARKIS et leurs familles, combien d’appelés ont été livrés “en pâture” à ces sanguinaires algériens du FLN et qu’elle a ensuite accueilli à bras ouverts dès 1963

    La cause des HARKIS ET LEURS FAMILLE, malheureusement n’émeut plus personne alors que leur vécu aussi tragique soit- il reste marqué de manière indélébile en chacun d’entre eux. Leurs espoirs ont été anéantis à jamais et ils porteront cela comme l’étoile de DAVID dans la triste histoire des juifs lors des déportations.

    Mesdames et Messieurs de la CNIH, je ne peux que vous dire que vous avez commis une énorme FAUTE que ne pourra j’espère, cautionner notre gouvernement dans sa globalité et peut importe les partis.

    Votre mission pourtant été claire à notre niveau car vous deviez relater les “VERITES” vécues pour trouver les solutions au devoir de réparation à qui notre président de la république a demandé “PARDON” aux HARKIS et à leurs familles.

    D’autant plus, lorsque vous êtes sur le terrain (sillonner la France à des frais défrayant tout entendement), vous n’entendez pas et ne mesurez pas le désarroi dans lequel sont plongés ces personnes. Vous êtes imbus envers NOUS et votre méconnaissance est indigne d’une telle commission. Je me pose encore la question du choix de votre nomination !!!!.
    J’espère que mes propos seront à mêmes de changer votre vision pour défendre notre cause car nous sommes les oubliés de l’histoire et notre cause mérite d’être entendue et défendue par vous
    Fatma BAÏDA

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  5. Bonjour

    Auriez vous l’amabilité de me dire pourquoi mon commentaire n’apparait toujours point ?
    Votre service de modération habituellement ne prend pas autant de temps !!!!

    bien a vous
    Fatma BAÏDA

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